Paris, Ambassade d’Italie, 47, rue de Varenne (7e arrondissement), du 6 au 28 février 2014
1. Rosso Fiorentino, Le Mariage de la Vierge. Huile sur bois, 325 x 250 cm, 1523. Florence, basilique San Lorenzo. Source : Web gallery of art. |
Giovanni Battista
di Jacopo (1494-1540), qu’on surnommait Rosso
en raison de la couleur de ses cheveux, est un artiste aussi célébré en Italie
qu’en France. Protagoniste à Florence et en Toscane dans les années 1520 d’un
courant de la peinture rejetant les formes apaisées et tranquilles d’une
certaine Renaissance, privilégiant au contraire la discordance et cultivant
lui-même un goût expressif pour le bizarre non exempt d’une certaine
mélancolie, Rosso le Florentin marqua ses contemporains par son tempérament
excentrique et son génie iconoclaste. Fuyant la péninsule italienne après le
Sac de Rome en 1527, Rosso fut accueilli chaleureusement à la cour de France,
où sa carrière connut un second souffle. À partir de 1530 et durant une
décennie, Rosso, couvert d’honneurs, fut en effet le maître d’œuvre des projets
de François Ier à Fontainebleau. De cette période féconde, capitale
pour l’histoire de l’art en France, il nous reste une réalisation
majeure : la Galerie François-Ier de Fontainebleau, exécutée
entre 1533 et 1538-1539 (fig. 2).
2. Rosso Fiorentino, Galerie François-Ier, 1533-1538/39. Château de Fontainebleau. Source : Web gallery of art. |
Après la passionnante et très complète exposition-dossier de 2004-2005 sur le Christ mort du Louvre peint pour Anne de Montmorency[1], et la magnifique exposition de Fontainebleau l’an dernier (« Le roi et l’artiste »[2]), Rosso est de nouveau à l’honneur de notre côté des Alpes, dans un événement organisé à l’ambassade d’Italie à Paris. Une œuvre extraordinaire de l’artiste, récemment restaurée, y est exceptionnellement présentée : il s’agit du monumental Mariage de la Vierge de 1523 (fig. 1), commandé par le gonfalonier Carlo Ginori pour la chapelle dédiée à Marie et à Joseph dans la basilique San Lorenzo de Florence. L’opportunité de voir de près cet immense panneau ne se représentera pas de sitôt. C’est donc l’occasion rêvée pour mieux apprécier l’atmosphère mystérieuse et inquiétante qui baigne l’œuvre, les couleurs audacieuses qui en rythment la surface, et l’élégance inimitable de ses nombreuses figures aux longs doigts effilés.
Le parcours de l’exposition permet en outre de visiter plusieurs salons de l’hôtel la Rochefoucauld-Doudeauville, siège de l’ambassade d’Italie. Le Mariage de la Vierge de Rosso est exposé dans le magnifique « salon sicilien », petit théâtre délicieusement orné de boiseries délicates. En plus des décors du XVIIIe siècle, les amateurs de sculpture pourront admirer dans l’une des pièces du parcours un œuvre en cire de Medardo Rosso.
Pour faire écho à
la présentation du retable de Rosso à Paris, qui a par ailleurs donné lieu à la
publication d’un catalogue, le département des peintures du musée du Louvre a
choisi un tableau peu connu de Rosso comme « tableau du mois » jusqu’au
3 mars : le Défi des Piérides (fig. 4), peint
durant le séjour romain de l’artiste, avant 1527.
4. Rosso Fiorentino, Le défi des Piérides. Huile sur bois transposé sur toile, 31 x 63 cm, Paris, musée du Louvre. Source : Base Atlas du Louvre. |
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