mardi 11 février 2014

Sur quelques tableaux italiens du musée des Beaux-Arts de Brest

   Le musée des Beaux-Arts de Brest renferme une très belle collection de peintures anciennes, principalement françaises et italiennes. La collection est récente, car le premier musée de la ville, inauguré en 1877, a malheureusement disparu dans les bombardements de 1941, avec la quasi totalité des œuvres qu’il contenait. Le nouveau musée abrite donc des œuvres acquises pour la plupart à partir des années 1960, l’inauguration ayant eu lieu en 1968.

   La collection de peintures anciennes occupe trois salles du premier étage du bâtiment. La muséographie est simple et même plutôt banale, ce qui ne gêne en rien la contemplation des œuvres. Seul véritable hic : comme il arrive malheureusement assez souvent lorsque des expositions temporaires sont organisées, une partie des collections permanentes est reléguée en réserve pour libérer de l’espace. Certaines des œuvres présentées habituellement ne sont par exemple pas visibles actuellement en raison de l’exposition Enquête sur le bagne. Les dessins de Jules Noël. Celle-ci dure depuis le mois de mai 2013 et finira dans quelques jours. Elle occupe la totalité de la dernière des trois salles de l’étage, là où se trouve normalement la belle Élégie romaine de Jacques Sablet (fig. 1), invisible donc en ce moment.


1. Jacques Sablet (1749-1803), Élégie romaine ou Double portrait
au cimetière protestant de Rome
,
Huile sur toile, 62 x 74 cm, 1791.
Brest, musée des Beaux-Arts.
Source : linternaute.com
 
   Il faut noter toutefois que l’auteur de ces lignes est probablement mal tombé lors de sa visite, puisque l’année 2013 et le début de 2014 ont été marqués par une grande exposition sur la peinture italienne dans les collections de Bretagne, organisée dans les musées de Quimper puis de Rennes. Le musée de Brest y a activement participé en tant que prêteur, et nombre de tableaux brestois ont donc quitté temporairement la ville pour cette noble cause. Était-il pour autant nécessaire de faire disparaître purement et simplement ces œuvres de la documentation disponible pour les visiteurs ? Aucune trace en effet, dans les fiches présentées à l’entrée des salles, de la Mort de Marc-Antoine de Pompeo Batoni (fig. 2), rare tableau d’histoire de l’artiste conservé en France. Œuvre phare des collections brestoises, elle figure même comme motif décoratif sur le mobilier du musée (au moins au premier étage), et a été choisie pour la couverture du catalogue de l’exposition de Quimper et de Rennes ; mais pour ceux qui ignoreraient que le tableau est provisoirement en voyage, elle n’existe tout simplement pas. Et quid de l’Histoire écrivant ses récits sur le dos du Temps de Luca Giordano (1634-1705) ? L’œuvre ne manque pourtant pas de frapper le visiteur par la monumentalité de ses figures et par son mystérieux langage allégorique. Pourquoi donner du musée une image si appauvrie en omettant une telle œuvre dans la documentation sous prétexte qu’elle est temporairement déplacée ? N’est-ce pas un honneur pour un musée que d’autres établissements fassent appel à ses collections pour organiser une exposition, et n’est-ce pas une façon de valoriser son patrimoine que de le faire savoir aux visiteurs ? Au moins un cartel signale-t-il, à l’emplacement de la Sainte Famille de Guy François, (v. 1578-1650), que celle-ci est présentée à Rome dans l’exposition sur Carlo Saraceni au Palazzo Venezia jusqu’en mars 2014.


Fig. 2. Pompeo Batoni (1708-1787),
La Mort de Marc-Antoine,
Huile sur toile, 76 x 100 cm, 1763.
Brest, musée des Beaux-Arts.


3. Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768),
La Piazzetta vers la Tour de l'Horloge,
Huile sur toile, 135,5 x 137,5 cm, v. 1727-1728.
Brest, musée des Beaux-Arts.
Source : Tribune de l'art.
   En attendant que toutes ces œuvres reviennent à Brest, ce qui devrait être le cas dans peu de temps, il est toujours possible d’y admirer un certain nombre d’œuvres italiennes de premier plan[1]. Un Canaletto assez troublant par exemple, exposé au Musée Maillol de Paris en 2012-2013 (fig. 3) : loin de ses grandes vedute nettes et lumineuses, le tableau de Brest est peint d’une touche vibrante et sombre à la fois. Dans une atmosphère orageuse qui baigne un vaste ciel tourmenté, la Piazzetta de Saint-Marc y apparaît puissamment dominée sur la gauche par la façade de la bibliothèque Marciana. La lumière vient frapper l’édifice et en accentue le relief par des ombres profondes. Le format carré du tableau renforce cette monumentalité, à peine contrebalancée à droite par la mince présence de la colonne de saint Théodore, qui guide le regard vers la basilique Saint-Marc.





   Non loin de Canaletto, et pour rester à Venise, on trouvera également un beau Christ aux outrages de Jacopo Bassano (v. 1510-1592), qui fait surgir de l’obscurité la plus noire des couleurs vives comme des flammes vacillantes. Dans la première salle – qu’importe le sens de la visite ! – la Judith et Holopherne du Guerchin (fig. 4) est débarassée de l’horreur qui baignait les toiles sur le même sujet de Caravage ou d’Artemisia Gentileschi ; mais l’inquiétude de la servante compense avec bonheur la tranquillité de Judith et donne à la scène son caractère d’instant fugitif habilement saisi par le peintre.


4. Giovanni Francesco Barbieri, dit Le Guerchin (1591-1666),
Judith et Holopherne,
Huile sur toile, 1651.
Brest, Musée des Beaux-Arts.
Source : linternaute.com.


   Il faut enfin signaler la présence de deux œuvres d’un artiste prolifique et bien représenté dans les collections françaises, mais fort méconnu du public : Jacques Courtois, dit le Bourguignon (1621-1676), dont la carrière de peintre se déroula toute entière en Italie. Giacomo Borgognone, comme on l’appelait là-bas, fréquenta très jeune Guido Reni, Pierre de Cortone ou Michelangelo Cerquozzi, qui furent ses amis. Il travailla dans plusieurs régions d’Italie avant d’intégrer la Compagnie de Jésus en 1657 et de s’installer définitivement à Rome, où il passa les vingt dernières années de sa vie. Son frère, Guillaume Courtois (1626-1679), était également un peintre réputé dans la cité pontificale, où il collabora avec le Bernin. La grande spécialité de Jacques Courtois était la peinture de batailles, domaine dans lequel il excellait. Il avait lui-même connu les combats militaires dans sa jeunesse, et ses œuvres sont imprégnées de cette expérience : les deux tableaux de Courtois conservés à Brest, en particulier la Défense d’un pont (fig. 5),sont ainsi emplis d’une énergie et d’une violence que n’aurait pas reniées l’autre grand peintre de batailles du XVIIe siècle, Salvator Rosa.


5. Jacques Courtois, dit Le Bourguignon (1621-1676),
La Défense d'un pont,
Huile sur toile, v. 1650 ?
Brest, musée des Beaux-Arts.
Source : linternaute.com.





[1] Et de magnifiques tableaux français, en particulier une Sainte Famille de Sébastien Bourdon (dépôt du Louvre), L’Éloquence et la Bataille de Josué et des Amalécites de René-Antoine Houasse.

dimanche 9 février 2014

Naples, entre sublime et décrépitude

   C'est un bien triste reportage que nous a offert récemment le journal d'Arte : l'abandon de certaines églises de Naples, qui ne sont plus que ruines. Le reportage nous conduit notamment à la Scorziata, une église fondée au XVIe siècle, dédiée à la Présentation de la Vierge au Temple. Fragilisée par le terrible tremblement de terre de 1980, intégralement pillée en 1993 et incendiée en 2012, elle est aujourd'hui réduite à l'état de douloureux vestiges, en plein cœur du centre historique. La Scorziata a joué de malchance, certes, mais il suffit de marcher dans les rues de Naples pour voir que derrière la pittoresque végétation qui pousse sur les façades de nombreux monuments, oeuvre une lente dégradation du riche patrimoine de la ville. Naples est une cité sublime entre toutes, et nous aurons l'occasion d'en reparler dans ce blog. S'il ne faut pas la réduire à ce constat alarmant, ce serait toutefois méconnaître Naples que d'ignorer cette face obscure.

Naples, Sacro Tempio della Scorziata,
vico Cinquesanti. Façade.
Source : Wikipedia.
Lien : http://www.arte.tv/fr/naples-les-eglises-a-l-abandon/7781594,CmC=7781818.html

samedi 8 février 2014

Rosso Fiorentino, le Mariage de la Vierge de San Lorenzo de Florence exposé à Paris

Paris, Ambassade d’Italie, 47, rue de Varenne (7e arrondissement), du 6 au 28 février 2014

 
1. Rosso Fiorentino, Le Mariage de la Vierge.
Huile sur bois, 325 x 250 cm, 1523.
Florence, basilique San Lorenzo.
Source : Web gallery of art.

   Giovanni Battista di Jacopo (1494-1540), qu’on surnommait Rosso en raison de la couleur de ses cheveux, est un artiste aussi célébré en Italie qu’en France. Protagoniste à Florence et en Toscane dans les années 1520 d’un courant de la peinture rejetant les formes apaisées et tranquilles d’une certaine Renaissance, privilégiant au contraire la discordance et cultivant lui-même un goût expressif pour le bizarre non exempt d’une certaine mélancolie, Rosso le Florentin marqua ses contemporains par son tempérament excentrique et son génie iconoclaste. Fuyant la péninsule italienne après le Sac de Rome en 1527, Rosso fut accueilli chaleureusement à la cour de France, où sa carrière connut un second souffle. À partir de 1530 et durant une décennie, Rosso, couvert d’honneurs, fut en effet le maître d’œuvre des projets de François Ier à Fontainebleau. De cette période féconde, capitale pour l’histoire de l’art en France, il nous reste une réalisation majeure : la Galerie François-Ier de Fontainebleau, exécutée entre 1533 et 1538-1539 (fig. 2).
 
2. Rosso Fiorentino, Galerie François-Ier, 1533-1538/39.
Château de Fontainebleau.
Source : Web gallery of art.

   Après la passionnante et très complète exposition-dossier de 2004-2005 sur le Christ mort du Louvre peint pour Anne de Montmorency[1], et la magnifique exposition de Fontainebleau l’an dernier (« Le roi et l’artiste »[2]), Rosso est de nouveau à l’honneur de notre côté des Alpes, dans un événement organisé à l’ambassade d’Italie à Paris. Une œuvre extraordinaire de l’artiste, récemment restaurée, y est exceptionnellement présentée : il s’agit du monumental Mariage de la Vierge de 1523 (fig. 1), commandé par le gonfalonier Carlo Ginori pour la chapelle dédiée à Marie et à Joseph dans la basilique San Lorenzo de Florence. L’opportunité de voir de près cet immense panneau ne se représentera pas de sitôt. C’est donc l’occasion rêvée pour mieux apprécier l’atmosphère mystérieuse et inquiétante qui baigne l’œuvre, les couleurs audacieuses qui en rythment la surface, et l’élégance inimitable de ses nombreuses figures aux longs doigts effilés.
 
3. Détail de la fig. 1.
Source : Web gallery of art.

   Le parcours de l’exposition permet en outre de visiter plusieurs salons de l’hôtel la Rochefoucauld-Doudeauville, siège de l’ambassade d’Italie. Le Mariage de la Vierge de Rosso est exposé dans le magnifique « salon sicilien », petit théâtre délicieusement orné de boiseries délicates. En plus des décors du XVIIIe siècle, les amateurs de sculpture pourront admirer dans l’une des pièces du parcours un œuvre en cire de Medardo Rosso.

   Pour faire écho à la présentation du retable de Rosso à Paris, qui a par ailleurs donné lieu à la publication d’un catalogue, le département des peintures du musée du Louvre a choisi un tableau peu connu de Rosso comme « tableau du mois » jusqu’au 3 mars : le Défi des Piérides (fig. 4), peint durant le séjour romain de l’artiste, avant 1527.
 
4. Rosso Fiorentino, Le défi des Piérides.
Huile sur bois transposé sur toile, 31 x 63 cm,
Paris, musée du Louvre.
Source : Base Atlas du Louvre.




[1] Voir l’excellent catalogue de l’exposition : Cécile Scailliérez, Rosso, Le Christ mort, Paris, Rmn, 2004.
[2] Thierry Crépin-Leblond, Vincent Droguet, Le Roi et l’artiste. François Ier et Rosso Fiorentino, cat. expo. (Fontainbleau, 23 mars – 24 juin 2013), Paris, Rmn, 2013.

Antoniazzo Romano "Pictor Urbis"

Exposition à Rome, Museo nazionale d’arte antica – Palazzo Barberini (1er novembre 2013 – 2 mars 2014)

    Antonio Aquili, dit Antoniazzo Romano (Rome, v. 1435-1440-1508), n’est pas très connu en France. Les musées français ne possèdent – à ma connaissance – pas d’œuvres de sa main, et pour la période à laquelle il travaillait, les noms des grands peintres toscans ou ombriens sont aujourd’hui bien plus fameux que le sien. En outre, il mourut quand Raphaël et Michel-Ange s’apprêtaient à produire leurs grands chefs-d’œuvre desStanze et de la chapelle Sixtine, éclipsant subitement tout ce qui les précédait et ouvrant à eux seuls une nouvelle page de l’art romain. L’exposition du palais Barberini, la première entièrement consacrée à Antoniazzo, est ainsi l’occasion de découvrir cet artiste original, qui fut en son temps l’un des plus importants peintres de Rome. 
    Son grand retable de l’Annonciation avec le cardinal Torquemada, peint en 1500 (la date est inscrite, avec la signature de l’artiste, sur le bord inférieur du panneau), a été transporté au palais Barberini pour l’occasion (fig. 1) : d’ordinaire à demi caché dans la pénombre de l’une des obscures chapelles de Sainte-Marie-de-la-Minerve (Santa Maria sopra Minerva), il est donc exceptionnellement visible en pleine lumière pour quelques semaines encore,  ce qui constitue une raison majeure de visiter l’exposition. Malgré d’importants dommages (la surface picturale a complètement disparu par endroits, en particulier sur l’ange), le retable permet d’apprécier ce qui fait le charme d’Antoniazzo : ce mélange de « modernité », pénétrée du style de Domenico Ghirlandaio ou de Filippino Lippi – toutefois déjà un peu éculée au tournant du siècle –, et d’archaïsme, particulièrement dans l’usage du fond d’or. Il en résulte une œuvre hybride, luxueuse et colorée, qui met singulièrement en relief les gracieuses figures. Le retable fut commandé à l’occasion du jubilé de 1500 par la confrérie de l’Annonciation pour le maître-autel de la chapelle dont elle était titulaire dans le bas-côté droit de l’église de la Minerve (la chapelle fut refaite au début du XVIIe siècle). L’œuvre célèbre la mémoire du fondateur de la confrérie, le cardinal Juan de Torquemada (1388-1468), agenouillé près de l’ange annonciateur et présentant à la Vierge trois jeunes filles à doter – l’une des principales fonctions de la confrérie de l’Annonciation.


1. Antoniazzo Romano, Annonciation avec le cardinal Torquemada, 1500. 
Rome, Sainte-Marie-de-la-Minerve
   
   D’autres œuvres peu visibles en temps normal sont rassemblées dans l’exposition, non seulement des retables, mais aussi des fresques, comme celles, monumentales, provenant des murs de la « chambre de sainte Catherine de Sienne » à Sainte-Marie-de-la-Minerve. Divisées depuis 1637 entre cette église et le couvent de Sainte-Catherine a Magnanapoli, elles sont réunies pour la première fois depuis cette époque, et constituent l’un des grands moments de l’exposition, permettant d’appréhender l’art d’Antoniazzo dans le domaine de la peinture monumentale. Un document exceptionnel, qui témoigne véritablement de la position de premier plan de l’artiste au sein de la communauté des peintres romains, est également présenté : il s’agit du registre contenant les premiers statuts de la corporation des peintres, rédigés en 1478. Antoniazzo fut chargé d’orner le manuscrit d’un décor de miniatures, où l’on voit quatre membres de la corporation présentant les statuts à leur saint patron Luc (fig. 2). D’autres documents, provenant des Archives nationales de Rome sont exposés, dans une vitrine non loin du retable de l’Annonciation : un registre qui contient les paiements à Antoniazzo pour cette œuvre, plusieurs lettres évoquant diverses commandes du peintre, et le testament de l’artiste.


2. Statuts de la corporation des peintres,
(Università dei pittori). Miniature d'Antoniazzo Romano
sur parchemin, 1478.
Rome, Académie de Saint-Luc.
    Contrairement à une tendance regrettable qui touche parfois les expositions « biographiques » et rétrospectives, celle-ci n’isole aucunement la figure d’Antoniazzo Romano. Au contraire, dès la première salle, le peintre est clairement inséré dans son milieu, celui de la peinture romaine du XVe siècle, bien moins connue que celle de Florence ou de Venise. La question de la collaboration d’Antoniazzo avec d’autres artistes, comme le Pérugin et Melozzo da Forlì (dont on pourra admirer l’un des anges peints à fresque pour la basilique des Saints-Apôtres, conservé à la Pinacothèque vaticane), est également abordée, tout comme celle de l’atelier de l’artiste. Antoniazzo possédait en effet une bottega très active située sur l’actuelle place Rondanini, non loin du Panthéon et de la place Navone. Un nombre important d’assistants lui permettait d’assurer les commandes qu’il recevait de toute la région de Rome. Beaucoup d’églises du Latium possèdent en effet des panneaux d’Antoniazzo, rassemblés en grand nombre dans l’exposition. On citera par exemple la très belle Vierge à l’Enfant de Velletri (fig. 3). Poursuivant cette problématique, la dernière salle fait la part belle aux successeurs d’Antoniazzo, notamment son fils Marcantonio Aquili, qui adopta la manière de son père. Mais après la mort d’Antoniazzo, à Rome, le style de l’artiste était déjà dépassé, et l’art de ses suiveurs devenu quelque peu provincial.


3. Antoniazzo Romano, Vierge à l'Enfant.
Détrempe sur bois. Velletri, Museo Diocesano.
Source : site du Museo Diocesano de Velletri.

    Un dépliant très utile disponible au palais Barberini permet de retrouver dans les églises de Rome les traces de l’activité d’Antoniazzo. Une manière de prolonger la visite de l’exposition, en se rendant par exemple au Panthéon, où une Annonciation peinte à fresque est attribuée à l’artiste (bien que le cartel, dans le monument, indique le nom de Melozzo da Forlì) ; la basilique des Saints-Apôtres, Saint-Pierre in Montorio ou encore la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, font également partie du circuit.










Commissariat : Anna Cavallaro, Stefano Petrocchi
Catalogue sous la direction de Stefano Petrocchi
Liens :